Atelier cartographie en commun

Pénestin

Dimanche 13/10/2024 – 14h

Devenons chacun.e cartographe et contribuons au projet OpenStreetMap

Google Maps fonctionne très bien dans la plupart des cas, il faut le dire. Les itinéraires sont calculés à la minute près, les lieux d’intérêt possèdent chacun leurs horaires d’ouverture, mais aussi des avis nombreux pour être certain.es de ne pas se faire avoir par tel ou tel service, ou de ne pas tomber sur un.e mauvais.e dentiste ou coiffeur.euse.

L’ennui, c’est qu’il est difficile de faire confiance à une méga entreprise comme celle-ci après qu’elle ait mis en place une grande palette d’outils divers et variés et desquels nous ne pouvons plus nous passer : un moteur de recherche, un espace pour échanger des documents (Drive), YouTube, des services mails (Gmail) et j’en passe… tous gratuits bien évidemment. On dit souvent “si c’est gratuit, c’est toi le produit”. Ce n’est pas faux, mais en réalité il faudrait dire :

Si c’est gratuit, c’est que ton comportement est étudié sous toutes les coutures et va servir à te vendre de meilleures publicités, beaucoup plus ciblées, à toi et les personnes de ton entourage ou ayant les mêmes habitudes.

Avec l’ensemble des services proposés par Google dans tellement de domaines différents, la compagnie américaine s’arroge le droit de collecter toutes les données qui passent par tous ses services, même les plus accessoires, ce qui lui permet d’affiner très précisément le portrait robot de son utilisateur (vous) et de proposer aux agences publicitaires LA pub à vous mettre sous le nez et sur laquelle vous allez forcément cliquer. D’un moteur de recherche avancé et bien pratique au départ de sa création, on passe à l’économique très lucrative et immensément rémunératrice de la prédiction des comportements humains, autrement appelé capitalisme de surveillance. La géolocalisation sur Maps n’est qu’un aspect du problème, mais est bien pratique pour la firme du web, car quoi de mieux pour compléter le fameux portrait robot qu’une adresse ou des habitudes de déplacement. On a souvent aperçu à un coin de rue les voitures Google avec les caméras sur le toit qui contribuaient à créer Google Street View et apporter une fonctionnalité dont personne n’avait jamais imaginé avoir besoin : des images de toutes les rues du monde entier. Il a été démontré qu’une voiture au moins parmi toutes celles qui ont circulé captait les réseaux wifi privés des maisons devant lesquelles elle passait. Pour quoi faire ? Pas clair. Était-ce un cas isolé ? D’après Google oui, mais difficile à croire. Et je ne parle pas des questions de vie privée que cela a soulevé sur l’affichage systématique des façades des maisons disponibles pour tous sur internet. Sur toutes ces questions et pour en savoir plus, le livre de Shoshana Zuboff est un ouvrage qui fait référence.

Et Waze alors ?

Bien que développée par une société israélienne au départ, Waze a été rachetée par Google en 2013, ce qui signifie que vos données de navigation (et donc vos habitudes de déplacement) lui appartiennent.

Il était donc temps en 2004 de changer la donne et, sur le principe de l’intelligence collective de Wikipédia où chacun peut rajouter son entrée (ce qui l’a fait devenir la plateforme incontournable pour toute recherche sur internet), le grand projet au nom barbare d’OpenStreetMap (ou OSM) a pu être lancé. Tout un chacun peut y contribuer comme sur Wikipédia, renseigner les horaires d’ouverture de son café favori, ajouter la pizzeria qui vient d’ouvrir, signaler les bouches à incendie de son quartier, dire si l’on parle anglais à tel ou tel hôtel, signaler un accès aux normes pour une personne handicapée, ou bien modifier le nom d’un commerce qui a changé de propriétaire. Depuis maintenant 20 ans, les contributeur.ices se comptent en plusieurs millions à travers la planète et les cartes deviennent de plus en plus détaillées, même au bout du monde (j’ai pu le constater). Ironiquement, les cartes d’OpenStreetMap sont utilisées par quelques géants du web et nouvelles plateformes numériques comme Facebook, Uber, Amazon, Microsoft, ou Apple. Il existe même des applications mobiles qui ne fonctionnent que sur les cartes OSM (OrganicMaps, OsmAnd), car le niveau de détail est parfait pour les randonnées ou le cyclisme ce que ne sait pas faire Google. On peut même superposer des cartes IGN pour les vues satellite. Magic Earth permet également une très bonne navigation routière avec trafic en direct, et possibilité de signaler des changements comme une route barrée, qui concurrence aisément Google Maps.

Si vous aussi vous pensez que vos données et vos comportements vous appartiennent et qu’elles n’ont rien à faire à circuler comme monnaie d’échange entre une boîte gigantesque du numérique et les agences de pub, si vous vous sentez l’âme d’un.e cartographe le temps d’un après-midi, alors je vous convie à une déambulation joyeuse et productive dans les rues de Pénestin !

Si l’expérience est concluante, d’autres déambulations se produiront dans plusieurs villes du sud du Morbihan et de la Loire-Atlantique. En premier lieu, nous nous assurerons que chacun.e a bien un téléphone compatible (Android c’est mieux, iOS peut marcher aussi) et une application de cartographie que l’on téléchargera sur place si vous ne l’avez pas déjà (voir tableau ci-dessous, ma préférence va vers StreetComplete ou EveryDoor). Il faudra ensuite que quelques personnes aientt un compte sur openstreetmap.org afin de pouvoir contribuer, mais ce n’est pas obligé que tout le monde contribue. Puis nous irons par les rues de la ville et ajouterons ci-et-là : des horaires d’ouverture, des lieux non renseignés, réglerons des incohérences, mettrons dans les cartes ce qui vous est cher. Car il ne s’agit pas simplement de remplacer Google, mais de faire mieux que lui : plus de détails, plus personnalisé, plus humain.

StreetCompleteOsmAndMaps.meOrganicMapsEveryDoor
AndroidOuiOuiOuiOuiOui
iOSNonOuiOuiOuiOui
Compatibilité des applications de contributions OpenStreetMap

Si vous n’aimez pas être trop sur votre téléphone ou n’êtes pas trop à l’aise avec ces engins et les applis, venez avec une personne qui contribuera au projet et vous pourrez aider à dénicher les particularités du quartier et les indiquer à votre partenaire du jour, tels Sherlock et Watson. En famille, c’est possible aussi ! Avec les enfants qui courent partout, cela démultipliera les découvertes et les ajouts sur les cartes.

Tarifs

En espèces sur place ou par carte bancaire sur le site, s’il y a assez d’inscrits (5 adultes minimum). Les réservations se feront sur ce site deux jours avant, si le nombre minimum est atteint.

Formulaire

Êtes-vous intéressé.e ?(obligatoire)

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